Leysin

Localisation : Suisse (Canton de Vaud – Région de Aigle)
Type de village : Hôtels
Année d’ouverture : 1956
Année de fermeture : 2002

Pour la petite histoire :  Avant de vous raconter l’histoire de l’installation du Club Méditerranée à Leysin, je ne voulais pas passer sous silence l’histoire de ce village vaudois perché à 1200 mètres d’altitude qui bénéficie à la fois d’une jolie vue sur les dents du Midi et d’un climat exceptionnel.  Vous comprenez pourquoi alors le Club Méditerranée a su trouver à Leysin, les conditions idéales pour installer 4 de ses villages

C’est au milieu du 18ème siècle, grâce à la médecine et à la climatologie naissante, que Leysin, un village de montagne difficile d’accès connait le début de sa prospérité. Thomas Malthus, économiste politique anglais, rédige un rapport indiquant que les gens qui habitent dans cette bourgade ont une durée de vie sensiblement plus longue que ceux qui habitent plus bas dans la vallée. Selon lui, le climat serait plus sain. Jusqu’en 1896, Leysin est difficile d’accès et ce n’est qu’à partir de cette période que la route et un petit train à crémaillère montant depuis Aigle sont ouverts.

En 1903, le docteur Roller trouve l’idée d’utiliser le soleil pour guérir les malades atteint de tuberculose osseuse (la tuberculose pulmonaire également soignée arrive dans un second temps). Il choisit Leysin grâce à la douceur du climat et la durée d’ensoleillement annuel pour  ouvrir des cures et exposer les malades le plus possible au soleil et au calme. Le nombre de lits disponibles passe de 120 lits au Grand Hôtel à plus de 1150 lits dispersés dans les cliniques et les 37 sanatoriums construits au fil des années pour l’occasion.  La découverte des antibiotiques pour le traitement des tuberculoses au cours des années 50 sonne le glas des sanatoriums. Certains sont démolis, d’autres reconvertis en hôtels pour les touristes.  C’est à cette période précisément qu’entre en scène le Club Méditerranée.

1955 Jean Pierre BECRET découvre Leysin

L’histoire débute au début de l’année 1955. Quelques GMs demandent au Club d’ouvrir des villages de neige. Jean Pierre BECRET est   missionné par Gérard BLITZ pour prospecter. Il ne sait pas du tout ce qu’il doit chercher. Le club ne connaît qu’à cette époque que les tentes et débute seulement l’implantation des cases à Corfou. Des hôtels sans l’eau dans les chambres et les baraquements militaires ne l’intéresse pas. Par un GM, il fait in extremis la connaissance de Monsieur TISSOT qu’il rencontre à Lausanne en compagnie de Robert METRAUX, alors représentant le club au bureau de Genève.
Monsieur TISSOT informe ses 2 interlocuteurs disposer de 4 hôtels (3 en ville et le dernier isolé) qui pourrait convenir. Les bâtiments en question sont d’anciens  sanatoriums désaffectés n’ayant plus aucune valeur commerciale ajoute t’il.
De retour à Paris, Jean Pierre BECRET, lors d’un débriefing organisé avec Gérard BLITZ, montre les photos prises lors de sa mission et lâche à ce dernier :

 » Regardez vite parce que l’on prendra rien de tout cela.  On va prendre quelque chose dans une station de tuberculeux dont j’ai oublié le nom »

A la question de Gérard demandant si l’hôtel est bien, la réponse de Jean Pierre sera

« Je ne sais pas je ne l’ai pas visité !!. »

C’est sur cet accord passé à Lausanne que Leysin entre dans le Trident 1956.

Durant 46 ans, Leysin et le Club vivent ensemble une histoire d’amour. En 2002, l’histoire se termine et le Club quitte Leysin. L’élimination des foyers de perte, la montée en gamme l’ont décidé ainsi.

Les 4 villages

Le Club Méditerranée a occupé jusqu’à 4 hôtels distincts. Tout débute  par les Chamois en 1956, le plus excentré des hôtels que le club occupe à Leysin. Au fil du temps, le Club s’installe au  majestueux Mont Blanc situé face à la gare du Feydey, au Chamossaire rebaptisé Charleston par le Club ainsi qu’au Belvédère

Le Trident hiver 1966/67 présente les 4 villages. Ce sera le dernier numéro à les réunir. L’année suivante l’hôtel des Chamois n’y figure plus.

Liste des hôtels du Club Méditerranée à Leysin classés par année

Les Chamois 1956-1967 (premier cdv Gérard Blitz)
Le Belvédère : 1957-2002 (premier cdv Tony Hatot)
Le Mont Blanc : Hiver 1963/64 à hiver 1970/71 puis sous le nom de Charleston de hiver 1971/72 à  l’hiver 1990/91
Le Charleston (ex Chamossaire)  : hiver 1959/60 à hiver 1970/71

Chaque hôtel dispose d’un village annexe qui sert pour le surbooking des GM mais aussi pour loger les GO.
– La Tour Mayen pour les Chamois .
– La Pyrole pour le Belvédère (à partager avec les chamois). Son responsable est  Odette PHILIPPOFF (la femme de Dimitri). La Pyrole a été rapidement abandonnée du fait de sa position géographique.
– Les Mélèzes pour le Charleston. Les Mélèzes est utilisé comme siège de l’administrateur général pour l’ensemble des villages. Le premier est Robert LANQUETIN.
– Les Cabris pour le Mont Blanc

Samedi 4 Décembre 1971:

Durant  l’après midi, le casino de Montreux est la proie des flames.  Un violent incendie est  déclenché accidentellement par un spectateur au cours d’un concert de  Frank Zappa. Le feu détruit complètement l’établissement malgré le nombre d’engins et de pompiers déployés pour maîtriser le sinistre.  C’est aussi ce jour là, que le Charleston part  en fumée. Le feu prend aux alentours de 10 heures du matin  dans un des ateliers près duquel  quelques travaux de finitions, de soudure  au chalumeau  notamment,  se déroulent. La saison d’Hiver 71/72 n’ayant pas encore débuté, le Charleston était vide de tout occupant. Une chance !
Le Mont Blanc sera rebaptisé Charleston.

Chefs de village

Ils ont été nombreux à se succéder dans les 4 villages.
En 1956, c’est Gérard BLITZ qui ouvre les Chamois. Tony HATOT ouvre le Belvédère en 1957.

Le Voyage

Le premier départ est samedi 22 Décembre 1956.
Train couchettes spécial Club Méditerranée de Paris Gare de Lyon jusqu’à la gare d’Aigle (TGV à partir des années 1990 !) , puis, selon les années, des cars jusqu’aux villages ou bien  le petit train à crémaillère  crème et  marron jusqu’à la gare de Leysin Feidey.

Et aujourd’hui.

A la place du Charleston se trouve  une résidence hôtel Le Central

Le Mont Blanc et le Belvédère sont devenus des écoles hôtelières du groupe  SHMS (Swiss Hotel Management School est la plus grande école de gestion hôtelière anglophone de Suisse). Un petit funiculaire relie les 2 bâtiments.

Le mélèzes existent toujours. C’est aujourd’hui une résidence avec des appartements.

Quand aux Chamois, sa destinée n’est malheureusement pas la même.  Occupé par des classes de neige  durant  les années 70/80, il sombre ensuite dans l’abandon et l’oubli le plus total.
Aujourd’hui l’intérieur de l’hôtel est totalement dégradé et dévasté. Certains mus sont tagués  montrant que des squatters  ont occupé la place. Une vidéo réalisée par des Urbex (visiteurs de lieux construits et abandonnés) fait froid dans le dos.

Pourtant en 2014  il a existé un projet de réhabilitation pour en faire du Chamois, un complexe hôtelier  de standing  mais aujourd’hui nous n’avons plus de nouvelles. Les images de google map montrent qu’il ne se passe pas grand chose, a part une battisse à l’abandon.

D’autres photos de Leysin  ici

Vidéos

Club Med Leysin 1957, un film issu d’archives de Marcel CONTAL. cours de ski, patinoire, fête a Leysin, chalet d’altitude

Leysin Belvédère Années 80

Images extraites d’un reportage sur le prix des station de ski Suisse en 1967, séquence Club tournée au BELVEDERE Chef de village Guy « Guytou » Ameye, avec la présentation des hôtesses avec Laurence Mascret
 
 

 

 

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3 commentaire

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    chef de village Armand LEVY

    1. Bravo merci de cette precisionj avais travaille photographe cette saison Armand Levy etait peu efficace .

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