La croissance du Club
1960, le club fête ses 10 ans. L’anniversaire est célébré au Moulin de la Galette et la salle Pleyel. Djerba rénové, rouvre en grande pompe après que la Tunisie soit devenue indépendante en 1958 et que les tensions Tunisio-Franco-Algériennes se soient un peu éloignées. Cette nouvelle décennie va permettre au Club Méditerranée de se développer, de grandir en faisant des acquisitions (Voir & Connaitre en 1967, le CET en 1970 par exemple) et en repoussant les frontières chaque année toujours plus loin.
Et dire que cette croissance aurait pu tournée court. Nous sommes aux débuts des années 60 et le Club Méditerranée va mal, très mal. La formule marche bien mais elle ne couvre pas la totalité des investissements mis en œuvre. Le Club s’endette. Il est à la limite du dépôt de bilan. En 1963 Gilbert TRIGANO prend la présidence qui devait être au départ une présidence tournante (une année Gilbert TRIGANO, l’année suivante Gérard BLITZ etc..). Cette présidence tournante ne sera jamais mis en place car oubliée. Le sauveur du Club se nomme Edmond de ROTHSCHILD. Il rachète 35% des parts de l’entreprise et permet au Club Méditerranée de se remettre sur pied. Le Club est sauvé et peut poursuivre son développement.
Parmi les exemples les plus marquants, (les plus culottés aussi) les ouvertures des villages d’Arzhiv en Israël en 1961, puis grâce à une amitié croissante avec le royaume du Maroc, Al Hoceima en 1963, Agadir en 1966 alors que la ville est en pleine reconstruction suite au violent séisme de 1960. Culot extrême également avec la conquête du bloc de l’est. Le Club fait tomber le rideau de fer alors que la guerre froide sévit. Sotchi en URSS en 1965, des villages en Roumanie, en Bulgarie (Thalassa, Nesebar puis Rousalka) et ce fameux Ivan Franko, un paquebot de la marine marchande soviétique, battant pavillon Club Méditerranée et qui emmènera, dès le 20 décembre 1965, les GM en croisière vers Rhodes, Malte ou l’Égypte et cela 26 ans avant le Club Med One !!.
Le club ne connait guerre la révolution de Mai 1968. Quelques discussions en interne entre les GO et Gilbert TRIGANO et la création d’un syndicat autonome vont avoir lieu, mais ne vont pas empêcher les GM à partir pour découvrir la plage ailleurs que sous les pavés. Après l’est de l’Europe, le Club Méditerranée met le cap à l’Ouest en commençant par les Antilles. Fort Royal en Guadeloupe, les Boucaniers en Martinique ouvrent l’année ou l’on se bat au quartier latin. L’année suivante, un village de neige s’ouvre aux États Unis à Bear Valley en Californie.
Au seuil de l’année 70, le Club Méditerranée compte 28 villages répartis sur 4 continents après avoir avalé Connaissance du Monde ainsi que Voir & Connaitre. Il est dans de bonnes conditions pour affronter les années 70.
70 Les années du bonheur total.
La décennie débute par le rachat du C.E.T (Club Européen du Tourisme) le concurrent le plus direct du Club Méditerranée. La majeure partie des villages du C.E.T viennent gonfler le parc des villages du Club Méditerranée comme Kusadasi en Turquie, Malabata près de Tanger, Cargèse en Corse etc… Durant ces années, le Club ouvre jusqu’à 3 villages par an. Il s’installe en Afrique noire d’abord à Assinie en Cote d’Ivoire puis ensuite ce sera au Sénégal, en Amérique centrale, dans l’océan indien etc etc…. Chaque pays souhaite que le Club Méditerranée ouvre un village sur son territoire.
L’offre des sports s’étoffe également. Le golf, la planche à voile font leur apparition. Les « Forums » sont mis en place dans un certain nombre de villages. Ces forums sont des animations proposées comme des conférences, des spectacles d’artistes invités. François de CLOSET donnera des conférences, la troupe du Splendid de L’HERMITE , BLANC, JUGNOT and co sera invitée. Ils s’inspirent de leurs séjours au Club pour sortir en 1978 le film « Les Bronzés ». Le film fait un tabac au box office. Il décrit d’une certaine manière la vie au Club, mais le fond de l’histoire est vraie.
Du coté de la publicité (affiches et TV), le Club Méditerranée ne passe pas inaperçu. La campagne dite des verbes «jouer», «rire», «aimer», «partir» sur fond de paysage paradisiaque s’étale dans toute la France. En 1976, Jacques Séguéla trouve le slogan qui sert aujourd’hui encore de matrice à toutes les campagnes de pub: «Le Club, la plus belle idée depuis l’invention du bonheur».
Durant toute cette période, c’est aussi la libération sur le plan des mœurs. Les conditions, l’ambiance des villages, certains villages deviennent nature comme Sveti Marko. Et puis, il faut bien l’ avouer, le SIDA on ne connaissait pas. Inutile de vous en dire davantage, vous avez compris.
Vidéos
Club Med – Le temps des Vacances
Montage : Gérard DECOSTERD (Pigeon)
Archive Collierbar
CLUB détente et farniente – 1982
Partie du film tournée cinéma 1982 de Poï CHEVALIER
Montage : Gérard DECOSTERD (Pigeon)
Archive Collierbar
Bonjour, en tant que ancien GO du son (entre 1966 et 1968) je possède quelques enregistrements: Une présentation des GO par Gilbert Héron, et une partie du colloque qui a eu lieu à Zinal à la fin de l’hiver 1968.
Etes-vous intéressés? Et dans quelle rubrique pourrais-je vous les transférer?
Merci